En voiture, ça compte ? à la plage, aux toilettes, dans un lit…

 Volontairement, je resterai un peu plus impersonnel que mon cher E.D.D.M. qui a la prose plus gracile que la mienne.

Pour ma part, la chance que j’ai pu avoir, c’est de grandir dans une maison où il y avait une collection de bandes dessinées, mettant à disposition Asterix, Lucky Luke, Gaston, Blueberry, Mac Coy, Reiser, Claire Bretecher, et toute l’équipe d’ Hara Kiri se faisait la part belle dans la bibliothèque. Dans les années 70 , on peut dire que ce n’était pas encore monnaie courante d’avoir un tel choix à portée de main.

De plus, mes oncles qui avaient tous entre 14 et 20 ans à l’époque consommaient leur part de magazines si florissants : Métal Hurlant, Pilote, Fluide Glacial, Le Journal de Tintin, Le journal de Spirou, Pif Gadget, A SUIVRE… . mon frère quant à lui était abonné au Journal de Mickey avec son lot de Mandrake le Magicien, Flash Gordon, Barbe Rouge.

Lorsque l’on suit tous ces magazines sur plusieurs années, cela vous permet de lire une grande partie des séries publiées, ils recoupaient quasiment toutes les maisons d’éditions existantes.

Je les trimbale encore dans tous mes déménagements, du Tintin n°24 ( de la 34° année), au Spirou 1907, en passant par Pilote 17, Fluide Glacial 15, Métal Hurlant 66, A SUIVRE… n°0. Ce sont les premiers numéros  des collections qui prennent quelques cartons : un TRES GRAND MERCI à tous ceux qui m’ont aidé lors de mes déménagements, lorsque l’on est rôdé, ce n’est plus si terrible que ça.

Mon premier Journal de Spirou pour mon abonnement était le n°2597, j’avais fait mon choix entre lui et le numéro de Tintin n°317. Mais assez vite, je me suis tourné vers A SUIVRE… et c’est avec le n°104 que j’ai commencé une relation qui durera jusqu’à la fin du journal au n°239. Le visuel de la dernière couverture n’était autre que le retour d‘Ici Même de Tardi qui faisait la Une du n°zéro.

L’histoire la plus marquante de ce numéro 104 était un récit court intitulé  » Chaussure à son pied « , la rencontre amoureuse d’un jeune homme fétichiste des pieds féminins, collectionnant les chaussures des belles rencontrées au hasard, et d’une très charmante jeune femme fétichiste des pieds masculins, collectionnant pour sa part les pieds de ses victimes…

Pour ce qui est des albums de BD, je citerai pêle-mêle: Philémon avant la lettre, Norbert et Kari-le maître des abysses, La jungle en folie, Les pieds nickelés n°48. Tous les étés, je relisais Druillet ( Urm le fou ), Caza ( Scènes de la vie de banlieue ), Comes ( Ergun l’errant ), Moebius (L’incal ). Ma première paye est passée dans la totalité des albums de Corto Maltese. Le premier manga remonte au collège avec Akira, le comics dont je me souviens : Strange n°140.

Pour les déménagements de BD, ceux qui ne font pas de collections et qui rendent juste service, en règle générale pour ceux-là, c’est souvent leur première et unique fois, et on les comprend. Pour ceux à qui on n’a pas encore demandé, n’allez pas croire tous ces bobards, c’est pas si lourd que ça; non ! il n’y avait pas d’apparts de disponibles en-dessous d’un quatrième étage. Et puis c’est pas n’importe quoi de conserver tout ça : c’est sentimental !!